Journalistes : nouveaux acteurs ?

Les faits :

Nous assistons depuis quelque temps à la multiplication d’expériences journalistiques autour de la vie sans Internet :

• Ma vie sans Internet : l’expérience du Monde
• Un jour sans Internet : l’expérience aux Inrocks
• J’ai réussi à passer une semaine sans Internet : l’expérience Ouest France

Cette fois-ci, c’est l’ensemble des Radios Francophones Publiques (France Info, France Inter, La première RTBF, RSR La 1ère, La Première Chaîne de Radio Canada) qui viennent de se réunir pour mener une nouvelle expérience : plusieurs journalistes en huis clos pendant une semaine avec pour seul moyens d’information Twitter et Facebook. Démarrage prévu la semaine prochaine (du 1er au 5/02). Plus de détails ici.

La crise dans les médias étant passée par là, les médias d’information n’attendent plus les événements de l’actualité pour faire leur travail maintenant ils créent des événements de toute pièce et en deviennent les acteurs pour tenter d’élargir leur lectorat et maximiser leur audience.

Le concept du huis clos en détail :

Comme pour tout événement digne de ce nom, les medias ont orchestré un plan d’action et de communication bâti en 3 temps forts :

• Avant : médiatisation de l’événement – Ingrédients : des sujets à la mode (Twitter et Facebook), une expérience atypique et fun (enfermement volontaire de journalistes), un côté scientifique (on devrait en tirer des conclusions) et la solidarité journalistique dans la médiatisation de l’événement (« parler des autres dont on parle fait également parler de moi »)
• Pendant : suivi en live de l’événement – Ingrédients : relais quotidien sur les antennes des radios participantes à des heures bien précises, des journalistes qui s’expriment sur des blogs personnels et des comptes Twitter créés pour l’occasion. En clair : une sorte de Loft Story journalistique avec la quotidienne à la radio et le direct sur le web.
• Après : médiatisation des conclusions – Ingrédients : médiatisation avec des résultats sérieux comme on le ferait d’une étude scientifique mais avec approche suffisamment grand public pour la rendre accessible de tous. Le tout est que les autres médias aient suffisamment de contenu exploitable pour couvrir l’événement.

Conclusion

Difficile de savoir ce que l’on tirera précisément de cette initiative mais voici :

• Ce qu’il sera intéressant d’apprendre : les journalistes pourront-ils correctement sourcer l’information ? La vérifier ? La développer ? La valoriser ? (le plus intéressant)
• Ce qu’on imagine aisément : les journalistes auront bel et bien accès à l’information (Twitter étant un excellent outil en la matière) et pourront faire globalement leur travail (Le recoupement d’informations devrait leur permettre d’y arriver). Comme vu plus haut, tous les ingrédients de médiatisation sont réunis pour faire de cette expérience un succès. Avec le support d’Internet les médias redoublent d’imagination et c’est tant mieux !